[GEMBLOUX] CHEZ JULIEN – AU LAPIN DES PRÉS

A la rencontre des artisans | Texte : Caroline Salmon | Photos : Ki-Jai Hackier & Caroline Salmon pour ©ALTDC

Propriétaire(s)/Gérant(s) : Julien Gilson

Les lapins d’aujourd’hui sont exclusivement à plumes. Mais le nom de la page est resté …

©Caroline Salmon
Julien et ses poules

Lorsque son boulot dans la coopération au développement est devenu principalement administratif et de moins en moins sur le terrain, Julien Gilson, bio-ingénieur de formation, a voulu retourner sur le terrain.

Pour être sûr d’être sur le terrain, il en a loué un. Une prairie, rien d’autre.

Voulant être actif dans le développement « du râble », il imagine un élevage de lapins en bio, avec des clapiers mobiles. Il peut ainsi déplacer ses lapins dans une grande prairie et les laisser se nourrir de plantes diverses. Lapin des Prés est né.

Mais le lapin s’avère vite peu rentable. Vols, maladies, le lapin est en plus un animal fragile. Julien diversifie ses activités. Il essaiera les pintades et les dindes mais ne poursuivra pas dans cette voie. Les premières sèment la zizanie dans l’élevage, les dernières ne prennent pas assez vite et coûtent très cher en alimentation. Il essaie les fraises et les framboises. Ça court moins loin que les pintades. Et restreint son élevage aux poules pondeuses et aux poulets. En bio, et en liberté.

©Caroline Salmon

Les lapins d’aujourd’hui sont donc exclusivement à plumes. Mais le nom de la page est resté, ce qui colle assez bien avec son humour et sa philosophie.

De sa première idée, il garde les poulaillers mobiles. Tous les quinze jours à un mois en fonction des saisons, chaque poulailler est déplacé permettant aux poules et aux poulets d’explorer une nouvelle zone du terrain. Les poulaillers sont équipés de panneaux solaires, pour recharger les batteries, et permettre l’éclairage en soirée ou la nuit.

Le terrain reste non fauché. D’une part, ça laisse de la variété de plantes, mais d’autre part ça constitue un terrain de jeu pour les poules. Etant attirées naturellement par tout ce qu’elles voient, laisser les herbes hautes les empêchent d’aller très loin, rarement plus de quinze mètres, et permet de les garder libres en journée, sans qu’elles se mélangent d’un poulailler à l’autre. Le terrain serait fauché, elles feraient l’école buissonnière – au sens propre.

Les poulaillers sont classés par âge, et à chaque âge de la poule correspond un rendement. Il faut donc éviter que de jeunes poules encore performantes viennent se mélanger à celles proches de leur pension, enfin, de leur réforme.

C’est un choix de Julien de les laisser courir en liberté, mais un choix qui coûte plus qu’il ne rapporte. L’énergie mise à gambader et à explorer est de l’énergie qui ne se retrouve ni dans la ponte des oeufs ni dans l’engraissement des poulets. Mais la diversité des plantes grignotées pendant leurs sorties donnent à la viande et aux oeufs un goût particulier – ce qui rappelle la diversité des prairies de Lothar Vilz pour son élevage de veaux limousins. Les herbes de sa prairie ne nourrissent pas en suffisance, et ce sont des graines bio qui constituent la majeure partie de l’alimentation de son élevage.

Ses poulets, de trois races différentes (gris argenté, turbo et kabir), grandissent pendant 90 à 120 jours, ce qui est beaucoup plus qu’un poulet industriel (40 jours) et même que le minimum en bio (71 jours), pour atteindre 1,5 kg, permettant un développement naturel de l’animal.

Aujourd’hui, il n’a plus de lapins. En tout cas pas pour l’élevage. Ses oeufs et ses poulets peuvent être achetés en vente directe chez lui, chez Agricovert et dans d’autres commerces de la région. Il produit aussi des fraises et quelques légumes.

©Ki-Jai Hackier
Pomme, la chienne reste vigilante

Il peut aussi compter sur une fidèle alliée, Pomme, sa chienne, qui a appris à ramener les poules un peu trop curieuses qui s’aventurent trop loin du poulailler.

L’astuce pour les cuisiniers : un oeuf en vente directe ne doit pas nécessairement être tamponné (vous savez le 0BE etc…). Pour vos oeufs toqués ou toute autre présentation, plutôt que de gratter l’inscription, achetez les en direct à la poule… Ou à son éleveur.

Ce qu’il faut savoir …

©Le lapin des prés – Facebook

Lapin des Prés

Pas de site internet

Rue de l’Agasse, 106
5030 Gembloux, Belgium
Tel. +32 483 01 47 44

Réservation en ligne

Accès

Horaires :

  • Joindre Julien pour connaître les heures d’ouverture
  • Contact via ligne téléphonique

> Fermeture annuelle

  • Pas d’info

Infos pratiques

  • Parking aisé
  • Le Lapin des Prés sur les réseaux sociaux > Facebook > Instagram

©A La Table Des Chefs

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